Données épidémiologiques

La maladie d’Alzheimer est la plus fréquente des maladies neurodégénératives et constitue un problème de simportant. Sa fréquence augmente, en particulier à cause du vieillissement de la population. Elle représente une perte majeure d’autonomie qui nécessite une mobilisation forte des proches aidants.

Chiffres clés :

Plus de 35,6 millions de personnes sont touchées par la maladie d’Alzheimer dans le monde.
Chaque année, on dénombre 7,7 millions de nouveaux cas. (Source Fondation recherche Alzheimer)
Selon les prévisions de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le nombre de malades devrait presque doubler tous les 20 ans atteignant plus de 80 millions de cas en 2040.

Nombre de personnes  atteintes  de  démence  en  million  (carré  noir)  par  aire  géographique  en   2015   avec des projections pour 2030 et  2050.  Les pourcentages correspondent au nombre de  cas  comparé  à  2015. Extrait de : Robert Perneczky (ed.), Biomarkers for Alzheimer’s Disease Drug Development, Methods in Molecular Biology, vol. 1750, https://doi.org/10.1007/978-1-4939-7704-8_1, © Springer Science+Business Media, LLC 2018
Source : Fondation Recherche Alzheimer

En France, en 2015, 900 000 personnes étaient atteintes par la maladie d’Alzheimer.
En 2020, 3 millions de personnes sont concernées par la maladie (malades et proches aidants).

Le nombre de nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France est quant à lui de 225 000 et le nombre de malades devrait doubler d’ici 2050.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter le bulletin épidémiologique hebdomadaire « Maladie d’Alzheimer et démences apparentées » de Santé Publique France en cliquant ici.

Une maladie qui touche majoritairement des personnes âgées

Si la maladie frappe le plus souvent des personnes âgées (près de 15% des plus de 80 ans), elle peut aussi survenir beaucoup plus tôt.

Prévalence de la maladie d’Alzheimer en France en 2014 par âge et par sexe
Nombre de cas et taux de prévalence (%) de la maladie d’Alzheimer et autres démences (MAAD) après 40 ans, par sexe et classe d’âge. Données du Sniiram (Système national d’information inter-régimes de l’Assurance maladie), régime général, année 2014
Source Bulletin épidémiologique hebdomadaire -Santé Publique France

On estime aujourd’hui en France à 33 000 le nombre de patients de moins de 60 ans atteints de la maladie d’Alzheimer.
Parmi les cas survenant chez les moins de 65 ans, 10% concernent des personnes atteintes de formes familiales héréditaires rares de la maladie.
Les femmes âgées semblent plus exposées mais cette différence pourrait être liée aux écarts d’espérance de vie.


Source INSERM

Une maladie sous diagnostiquée…

En France, 1 malade sur 2 ignore qu’il est atteint de la maladie et ne l’apprendra qu’à un stade avancé car la maladie évolue sur plusieurs dizaines d’années avant l’apparition des premiers symptômes.
Le diagnostic est posé en moyenne cinq ans après l’apparition des premiers signes.
Ainsi, près d’un demi-million de personnes ne bénéficie pas d’une prise en soin adaptée.
Pourtant, diagnostiquée précocement, l’évolution de la maladie peut être retardée en visant le maintien d’une autonomie le plus longtemps possible.

A évolution lente et progressive

L’évolution et la durée de la maladie d’Alzheimer sont variables d’une personne à l’autre.
Cette évolution est la conséquence de la lente progression des lésions dans le cerveau.
En moyenne, le décès survient huit à douze ans après le début des symptômes, mais l’espérance de vie des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer est influencée par l’âge d’apparition des premiers symptômes.

Une maladie d’Alzheimer qui apparaît vers 65 ans progresse deux fois plus lentement qu’une maladie d’Alzheimer qui apparaît après 70 ans.

Sources et références : Fondation pour la recherche médicale

Les facteurs de risques

Selon la Fondation Recherche Alzheimer et l’INSERM, la maladie d’Alzheimer est une pathologie multifactorielle complexe, pour laquelle la prédisposition génétique et les facteurs environnementaux entrent en interaction.
L’âge représente le principal facteur de risque avéré avec une prévalence qui double tous les 5 ans à partir de 65 ans (2% après 65 ans, 15% après 80 ans).
Des facteurs de susceptibilité génétique peuvent aussi favoriser la survenue de la maladie d’Alzheimer.
Associés à ces facteurs génétiques, d’autres facteurs pourraient également être à la source d’un risque augmenté de la maladie :
• L’hypertension artérielle, le diabète, l’hypercholestérolémie, le surpoids, l’obésité non prises en charge.
• Le sexe féminin.
• Les troubles du sommeil.
• L’environnement.
• Une alimentation peu équilibrée, la sédentarité, le manque d’activité intellectuelle stimulante.
Parmi ces facteurs de risques, certains sont modifiables (par exemple une bonne hygiène de vie), d’autres comme le terrain génétique, l’âge ne le sont pas.

A l’inverse :
• Un bon niveau d’études qui renvoie à la notion de réserve cognitive, source de compensation pour un temps des neurones perdu,
• Un régime alimentaire de « type » méditerranée,
• Une vie sociale fourni,
• La pratique d’une activité physique régulière,
semblent être des facteurs protecteurs, capables de retarder l’apparition des premiers symptômes et leur sévérité.

Sources et références :
INSERM : Fondation Recherche Alzheimer, Fondation Vaincre Alzheimer

Un impact fort sur les proches

Au-delà de la souffrance des personnes directement concernées, la maladie d’Alzheimer a aussi des conséquences directes pour les proches qui sont les premiers acteurs dans la prise en soins.
Selon l’étude Paquid, 63 % des personnes à un stade précoce de la maladie demeurent à leur domicile mais seulement 28% vivent seules, les autres bénéficient de la présence d’un aidant.
Cet accompagnement impacte lourdement leur quotidien comme le montre ce sondage OpinionWay pour France Alzheimer.


Source France Alzheimer

Huit aidants sur dix affirment avoir des difficultés à concilier leur vie professionnelle et leur activité d’aidants.
Le rapport de l’HAS « Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : suivi médical des aidants naturels » souligne aussi les répercussions sur leur état de santé : plus de la moitié des conjoints développent une dépression.
Sachant que dans quelques années, chaque famille comptera un malade d’Alzheimer, le « sort » des aidants devient donc un véritable enjeu de santé publique.